• Mes bras tendus vers l'Utopie

     



    J'ai longtemps travesti mes histoires.
    Un métier d'écho, un habillage imperceptible pour qui n'a pas l'oreille musicale.

    Des costumes fragiles, montés de toute aiguille en fil.

    Petite fille, j'apprenais déjà à broder mes songes.

    Et il m'est arrivé de parvenir à les partager.


    Mais chaque fois ces tissus improbables se sont égoïstement essoufflés sur des peaux aux senteurs aveugles.

    Et je ne savais plus. "Ai-je bien cousue?"

    J'ai bien du traverser la ville à vélo et assise sur ses genoux, me faire passer pour une nonne, voler des cafés à la crème et des cartouches d'encre, danser sur une Lola et de nombreuses fois rire en faisant l'amour, avec la plus intense de ces peaux. Je n'avais pas pensé à concevoir le patron de la fin. La fin de l'histoire.
    Cette peau costumé qui exultait déjà mes larmes à venir, celle qui a déchiré mes plus précieux vêtements, cette peau je me l'étais promis, serait la dernière des actrices.

    Mais je ne sais plus. "Ai-je déjà oublié?"

    J'ai longtemps savouré l'écume des jours, les doigts posés contre la transparence. J'ai laissé mes mots s'enrouler, se dérouler et devenir vagues.
    Des écailles ont recouvert mes paupières, des coquillages aux couleurs de mes blessures ont étreint mes lèvres jusqu'à les taire, et dès lors devenue noyée, j'ai souvent hésité, tâtonné, hésitante entre les murs de framboises, avant de retrouver doucement le fil de mes rêves.


    Je ne sais pas vraiment.

     

    Je ne sais pas car je dois être en train de m'envoler, moi le liquide que ses mélodies ont peu à peu électrifié.

     

    En train de tendre les bras et de m'envoler dans les émanations lumineuses d'une note de musique.



     

     

     

     

    Je m'envole et la berceuse du ciel, si douce, me murmure déjà depuis l'horizon des histoires de voyages. Des voyages colorés, des voyages fantastiques, des voyages comme je les ai, depuis le tout début, toujours aimé.


  • Commentaires

    1
    Anna Karenine
    Lundi 29 Mai 2006 à 21:40
    bonsoir ici ...
    ces vieux souvenirs effilochés je les fait exister chaque jours un peu plus en me disant que la pellicule de nos jours heureux reviendra très vite ... Et il me tarde de pouvoir ecouter tes jolies histoires qui manquent à quelques jours insipides , sans toi , sans moi , sans nous. L'utopie de croire que tout va * bien * quand tout va seuleument , c'est peut etre justement le moment le plus agréable de nos vies . Goûter aux joies malléables de la vie . Je pense toujours , encore à toi et puis tu me manque et j'ai hate d'être cet été , puis tu me manque et j'ai hate d'être cet été ... Tu me manque ... J'ai hate d'être cet été ... je t'ai peut etre déjà dit que je pensais à toi . je t'embrasse Mrs fox de mon coeur .
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    2
    Mercredi 14 Juin 2006 à 16:14
    hin
    pas bis
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